Un an après la mort de Dorian roué de coups à la sortie d'une discothèque rennaise, la reconstitution de son meurtre a démarré ce vendredi matin avant le lever du jour en présence des six suspects et des parents du jeune homme. Le quartier restera totalement bouclé jusqu'à 17 heures.
Vers 5 heures, ce matin, un important dispositif policier a pris place boulevard de la Tour d'Auvergne, dans le centre de Rennes. Des palissades et des bâches en plastique ont été déployées pour protéger la scène du regard des curieux. La circulation devrait rester coupée aux véhicules comme aux piétons jusqu'à 17 heures.
Il s'agit d'assurer le bon déroulement de la reconstitution du meurtre de Dorian battu à mort le 7 juillet 2018 à la sortie de la discothèque L'Espace.
Pourquoi un tel déchaînement de violence ?
Les parents du jeune homme sont arrivés sur place, "angoissés" mais déterminés à comprendre ce qui a pu provoquer un tel déchaînement de violence à l'encontre de leur fils. "On a beaucoup d'incompréhension que l'on essaie de combler", confie le père de Dorian partagé juste avant le début de la reconstitution.
Les six suspects devaient être conduits sur la zone de reconstitution. Cinq d'entre-eux sont en détention préventive depuis leur mise en examen.
Les deux parents de Dorian attendent cette confrontation. Ils espèrent que cette journée permettra aux suspects de prendre "conscience de la gravité de leurs actes et qu'ils ont enlevé la vie à quelqu'un".
Relever les contradictions
Au cours de cette longue journée, certainement éprouvante pour les parents de la victime, chaque suspect devrait livrer tour à tour sa version des faits et refaire les gestes effectué le jour du meurtre. Les enquêteurs souhaitent en effet confronter leurs versions et les mettre éventuellement face à leurs contradictions.
Autre question: dans cette escalade de violence, tous les protagonistes ont-ils le même degré de responsabilité ?
Enfin, comment expliquer que le corps inanimé de Dorian a été retrouvé à quelques dizaines de mètres de la sortie de la boîte de nuit où les agresseurs s'en sont pris au jeune homme et à son camarade, Kevin ?
Le père de Dorian souhaite que cette reconstitution fasse émerger la vérité du récit bâti par les suspects après la mort de Dorian.
Malgré sa douleur, la mère du jeune-homme explique qu'elle a "besoin de regarder [les agresseurs présumés] dans les yeux" même si lors de cette journée elle et son mari ne seront "que spectateurs".
Un "effet de meute" ?
"Comment expliquer qu'en partant de rien, de bêtises, cela a abouti à une telle violence ? Pourquoi, une fois que mon fils était à terre, les suspects ont-ils continué à s'acharner sur lui ? Y a-t-il eu un effet de meute?", interroge le père de Dorian vendredi matin.Le 7 juillet 2018, après son service, Dorian, né à Saint-Malo, serveur dans un pub de Rennes depuis un an et demi environ, se rend avec son collègue et colocataire Kevin, à l'Espace, une boîte de nuit rennaise.
Après la fermeture de l'établissement, tous les deux restent quelques instants à l'intérieur, pour discuter avec des membres du personnel, avant de quitter les lieux par la sortie de secours. Des individus vont alors se ruer majoritairement sur Dorian qui recevra de nombreux coups au visage alors qu'il est déjà à terre. Son ami tente d'intervenir. Il sera lui aussi frappé mais réussira à se relever et à alerter les secours.
Une nouvelle marche blanche
Samedi 19 octobre, à 14h, une nouvelle marche blanche est prévue au départ de la place des Lices. Une page facebook et une pétition sont également en ligne. Une plaque commémorative sera apposée devant la discothèque, en présence de la maire de Rennes, Nathalie Appéré.
Il y a un an, une première marche blanche organisée au lendemain de la mort de Dorian pour prôner la non-violence avait rassemblé 600 personnes à Rennes.